Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vers quoi le ''progrès'' nous mène-t-il ?

La rédaction de mon livre-souvenirs ''Le chèvrefeuille et le coudrier'' (Editions Jets d'Encre – mai 2019) m'a fait prendre conscience de l'évolution historique des éléments de mon quotidien tel que je l'ai vécu de 1936 à aujourd'hui, dans le nord de la France. Chaque chapitre, et parfois chaque paragraphe témoigne des changements qui ont amené ce qui fait notre quotidien actuel. En amont on peut se plonger dans le passé de tout ce qui constitue notre vécu de tous les jours, et ce dans tous les domaines de l'existence, et, en aval, imaginer, à partir des découvertes scientifiques et techniques actuelles, quel pourrait bien être notre futur dans un avenir assez proche semble-t-il.

 

J'ai connu le passage le passage du fer à repasser chauffé sur la cuisinière au charbon, au fer à repasser électrique ; de la réserve de nourriture à la cave, grillagée pour la protéger des rongeurs, au réfrigérateur et au congélateur. Dans le domaine de la transmission du son et de la communication, nous sommes passés du poste à galène (mon frère aîné alors adolescent en avait fabriqué un dans le grenier dans les années 40) à l'antique poste de radio à lampe puis au transistor. Idem pour la communication écrite, de la plume métallique au crayon à bille, de la machine à écrire au clavier d'ordinateur, du courrier postal aux courriels électroniques, du téléphone fixe aux téléphones portables et au smartphone. On pourrait allonger la liste en mentionnant l'histoire de l'éclairage et du chauffage, celle des moyens de transports et de l'impératif de la vitesse (pour aller où ?) et du gain de temps (pour faire quoi ?), et, plus grave de conséquences pour notre survie actuelle, l'histoire des armements et celle des énergies ''au service de l'humanité'' (à moins que cela ne la mène à sa perte !)

 

Les progrès scientifiques et techniques, et l'humanité qu'ils accompagnent, m'apparaissent comme se déplaçant sur un toboggan géant, à la pente très légère au point de départ, d'où une évolution excessivement lente de l'espèce humaine dans un premier (long) temps, puis de plus en plus incliné au rythme des découvertes et des évolutions, pour nous entraîner actuellement à une vitesse vertigineuse que l'on ne semble plus pouvoir contrôler, et qui aboutira à des abîmes inconnus et effrayants si on ne maîtrise pas la situation. Le réchauffement de la planète n'est pas une vue de l'esprit, n'en déplaise à certains politiques qui sont dans le déni. Sans vouloir jouer les Cassandre, je crains pour les générations à venir : mes fils qui auront mon âge en 2060 et mes petits-enfants qui aborderont le XXIIème siècle. Quel sera leur quotidien ?

 

De plus en plus, des voix se lèvent pour nous alerter, un Al Gore aux USA, un Nicolas Hulot en France, et récemment une Greta Thunberg, cette adolescente suédoise qui apparaît comme la conscience des générations montantes. Cette préoccupation gagne du terrain. On la retrouve à tous les niveaux de la société. Elle alimente bien des conversations dans ma propre famille. Elle se répercute dans la manière de concevoir le mode d'alimentation et de consommation avec des retours arrière sur des pratiques du passé, abandonnées au nom du confort quotidien et remises à l'honneur par souci de santé, d'écologie et de protection de l'environnement.

 

Tout cela n'est pas sans interroger ma foi chrétienne : et Dieu dans tout cela ? Je viens de lire ''L'enfant de Noé'' de Eric-Emmanuel Schmitt (Livre de Poche) qui illustre l'action des ''justes'' durant la seconde guerre mondiale. A la page 76, j'y relève ce passage qui peut nous éclairer et qui nous renvoie à notre propre responsabilité. « Les humains se font du mal entre eux et Dieu ne s'en mêle pas... Quel rôle horrible veux-tu attribuer à Dieu ? Peux-tu une seconde imaginer que celui qui échappe aux nazis est aimé de Dieu tandis que celui qui est capturé en est détesté ? Dieu ne se mêle pas de nos affaires... Je veux dire que, quoi qu'il arrive, Dieu a achevé sa tâche. C'est notre tour désormais. Nous avons la charge de nous-mêmes. »

 

A méditer, et sans doute à nuancer. En effet, n'y aurait-il pas cependant une action permanente de Dieu en chacun de nous ? Cette étincelle de Lui-même qu'il aurait mise en nous, que l'on nomme conscience, et qui est une invitation à vivre et à se comporter en fonction de son projet sur l'humanité, sans forcer pour autant notre libre-arbitre ? On en revient au titre de ce blog : ''croire ou pas'', croire en quoi ou en qui, croire en l'avenir pour espérer...

 

 

 

Les commentaires sont fermés.